Lily Blue 001, section Schönbrunn

Publié le par Lily Blue

Enfin libre…

Je ronronne de plaisir. Un peu fort parfois.

La boîte de vitesses bouillonne. Un peu fort parfois aussi.

Malgré tout, on n’avance guère plus vite…

Avec tous ces nouveaux paquets aussi.

 

Mon séjour dans le parking froid et sévère?

Une couverture…

Mais n’en parlez pas à Julie. Elle prendrait des précautions.

Et, je voudrais bien m’amuser encore un peu…

 

Je m’ennuyais à mourir à côté de la grosse Audi.

Je sifflotais tranquillement. Un air entendu dans un film.

Ça devait être un code. Comme si je savais moi.

Une dame élégante s’est approchée. Avec tous ses paquets.

J’ai failli faire un malaise. C’était une malédiction aussi.

Mais, elle a siffloté. Et là, pas de doute.

C’était une dame drôlement cultivée.

Ça courre pas les rues. Alors ni une ni deux, je lui propose la demi pension.

Vous auriez vu son sourire. J’étais la couverture idéale. Petite et menue comme je suis.

Et, elle ne voulait jamais que je porte ses paquets. Elle.

Une vie de princesse…

 

Tout a commencé par un tour en calèche. Incognito.

Nom de code, Schnitzel. Les amateurs d’escalope comprendront.

Fantastique, ça ouvrait toutes les portes.

Les musées, les palais, les petits passages, les cafés chics, l’Opéra…

Mesdames et Messieurs, oui, oui… Rien que ça !

Et, on a déposé le premier paquet. Dans un vestiaire.

 

J’ai vu des choses épatantes.

Des peintres qui donnaient dans les impressions de couleurs.

Paraît qu’ils venaient de Paris. Julie ne m’avait rien dit.

Ils dessinaient des bateaux, des ponts, des voies de chemin de fer, des danseuses, des jardins...

Tout ça en plein air. Sauf les danseuses. Révolutionnaire.

La petite dame m’a raconté que ça avait fait un tapage d’enfer.

Et, on a pris un nouveau paquet. Dans le même vestiaire. Ni vu ni connu.

 

Dans la foulée, on a avalé quelques spaetzles, bu un petit coup.

Pour enchaîner les visites et les visites…

Et la dépose de paquets mystérieux.

J’étais sur les roues.

Je commençais presque à regretter le parking et l’Audi.

Enfin presque…

Car j’ai vu le plus beau baiser de ma vie. En peinture, voyons.

Entouré de dorures. De fleurs. Un peintre amoureux de toutes les femmes du monde.

Je répète ce que l’on m’a dit. Ça fait un peu rêver quand même.

Et, on a repris un second paquet.

Etrange ressemblance avec le premier.

Ma petite dame devait faire dans la contrefaçon.

 

Deux jours après, on a failli se faire piquer.

Un grand monsieur. L’air pas commode du tout.

S’approche en criant qu’on lui a pris son paquet à lui.

Interloquées, on n’a rien dit. Mine de rien comprendre.

C’était pas si compliqué faut dire. Vu qu’on comprenait rien.

Ma petite dame cultivée a eu un sourire malicieux.

Et lui a rendu son paquet. Ni vu ni connu.

Lui disant qu’il devrait se mettre au ballet. Ça le détendrait.

Belle échappée …

 

Rien de tel pour se réconforter qu’un gâteau autrichien.

Direct tombé du pommier. Ou de l’arbre à chocolat.

Oui, oui… Mais, c’est un peu long à raconter.

C’était dans un jardin de rêve. Avec des fontaines ensoleillées…

Ma petite dame avait vraiment beaucoup de goût.

Et, on a continué.

Déposé et pris des paquets dans tous les vestiaires de Vienne.

Mangé des escalopes pour géant.

Bu des petits coups de blancs.

Côtoyé des gens civilisés, dans les plus beaux cafés.

 

Et puis un beau matin.

Elle m’a expliqué qu’elle devait aller sur Paris.

Déposer quelques paquets.

Alors, on a fait un dernier petit tour dans un parc.

Visité deux, trois églises encore. Pour la route.

Et puis, elle est partie. Après un petit coup de blanc. Pour fêter sa mission réussie.

Une espionne cultivée comme ça. On n’en fait vraiment plus.

 

Gaffe aux hélicos radars à présent.

Me revoilà sur les routes.

Ma petite dame va bien me manquer.

Julie chante à tue tête. On ne s’entend plus.

Et tous ces paquets aussi…

Publié dans On voyage

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